- Ces jours étranges qui m'ont gagné et possédé depuis ces quelques semaines m'ont mangé, peu à peu. Tu me manques. Tu étais mon petit prince. Le petit prince qui venait me sauver chaque jours. Tu me manques Petit Prince.
- Je pense que je ne t'oublierai jamais. Ca serait purement stupide. Mais nous en avons déjà parlé.
- Je vis dans ma bulle. Je vis dans mon monde.
Je me lève le matin, mes yeux s'éveillent doucement. Je n'ai pas le temps de manger, et j'en ai perdu l'habitude; je me maquille, m'habille, bois un verre d'eau, fais mon sac, mets mes bottes et pars. Je marche le matin le long de cette route déserte. Les feuilles commencent à me tomber sur la tête, le ciel viendra peut être avec. Je me dépêche pour avoir le tramway, le trajet est plus court en tramway, et il fait moins froid. Je passe sous cette gare qui sent l'urine à plein nez. Je m'assois sur ces rondins de bois devant le lycée, écoute cette mélodie, et fume une cigarette. Et je l'attends tous les matins, je me demande s'il a réussi à se lever ce matin là ou non; je me demande s'il ne viendra qu'à neuf heures ou dix heures. Je passe mes heures de cours à éviter de penser à toi pour suivre les leçons et m'en sortir cette année. Je passe mes journées à esquiver. Et comment refuser lorsque de ton plus beau sourire, même s'il est faux, tu me demande si je peux te donner une cigarette. Et j'en fume une deuxième, et tu me répète encore que je fume trop.
Et puis c'est stupide, comme chaque jour, parce que j'ai beau penser à toi et me morfondre, être angoissée, tu ne reviendra pas, tu n'en sortira pas.
